
Faire vivre l'innovation logistique
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Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
faire vivre l’innovation logistique. Un podcast pensé et réalisé par ID Logistics, leader international de logistique contractuelle et le média VoxLog. VoxLog. Bonjour à toutes et à tous. Nous sommes au cœur de Paris avec Benoît Boiron, directeur innovation du Groupe ID Logistics. Benoît, bonjour.
Benoit Boiron
Bonjour Lorraine.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Et vous êtes accompagné de Ludovic Lamaud, vous n’êtes pas venu seul, directeur général adjoint Sales & Innovation. du Groupe ID Logistics également. Bonjour Ludovic.
Ludovic Lamaud
Bonjour Lorraine.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Alors on est ensemble tous les trois aujourd’hui pour évoquer la démarche innovation du Groupe ID Logistics. La première question que je vais vous poser qui paraît assez naturelle, c’est vous demander comment elle se structure cette démarche d’innovation et quels sont les objectifs qui sont poursuivis au travers de cette dernière ?
Ludovic Lamaud
J’ai tendance à dire que ID Logistics fait de l’innovation depuis toujours. C’est-à-dire que vous savez, on s’était créé fin 2001 et finalement dès 2002, on a mis en œuvre notre première solution automatisée dans le Groupe. En 2006, on a été les premiers à implémenter dans la logistique le voice piking. Et finalement, cette démarche, elle a toujours existé. L’innovation a toujours été au cœur de nos préoccupations. Néanmoins, on avait une démarche qui était très opportuniste, c’est-à-dire que dans le cadre d’un projet, dans le cadre d’un sujet technique en particulier, on faisait des recherches, on faisait des tests, et puis on implémentait une innovation plutôt, je dirais, en réaction à quelque chose ou pour proposer quelque chose d’un peu nouveau. Ensuite, ce qu’on a souhaité, ça remonte quand même à il y a quelques années maintenant, c’est plutôt créer une démarche structurée. Donc, de passer de cette démarche opportuniste à une démarche structurée et on s’est fait pour ça accompagner par des conseils. On a été chercher un petit peu ce qui se faisait dans d’autres secteurs et dans d’autres industries. On a été voir ce qui se faisait dans les services dans la banque, dans les services dans l’assurance et on a peu à peu construit un petit peu notre propre démarche. Elle repose plutôt sur trois piliers. Le premier qui est un pilier top-down, le deuxième qui est plutôt un pilier qui monte du terrain qu’on appelle bottom-up et un troisième socle qui est les concours. Benoît peut détailler un petit peu ces trois socles importants de notre démarche innovation.
Benoit Boiron
Un peu comme toute entreprise qui veut faire de l’innovation, il faut être capable d’investir dans des projets risqués, des projets qui peuvent conduire à l’échec. Et donc ça, ça veut dire d’être capable de mettre en place des ressources, des partenariats pour pouvoir tirer des projets qui peuvent procurer un avantage compétitif. Donc… plutôt des projets disruptifs. Ces projets, on peut en porter en quantité dans une entreprise de la taille d’ID logistics, mais ce n’est pas suffisant si on veut réellement être innovant. Si on veut être innovant, il faut être capable d’emmener finalement l’ensemble de l’entreprise et pour emmener l’ensemble de l’entreprise, il faut être capable d’acculturer nos opérations. Et ça, comme le disait Ludovic, ça se fait au travers de challenges qui vont solliciter nos opérationnels, nos managers de terrain et c’est finalement cette alchimie entre nos partenaires, nos opérationnels et également nos clients qui va nous permettre d’avoir réellement une démarche innovation structurée.
Ludovic Lamaud
Pour compléter un peu ce que dit Benoît et avant de rentrer dans le détail, en fait, on sait ce qu’on ne veut pas dans l’innovation. Ce qu’on ne veut pas dans l’innovation, et comme tout le monde dirait, quand on a commencé ça il y a plus de dix ans maintenant, on s’est trompé. On a fait des erreurs, on a eu des échecs. Et la première chose qu’on ne veut pas, c’est qu’on ne veut pas faire du marketing de l’innovation. C’est-à-dire que communiquer autour d’une innovation, évidemment, c’est bien, mais en faire, c’est mieux. Et donc, on ne met pas… plus la charrue avant les bœufs, et réellement on implémente cette culture, réellement on implémente des innovations, et ensuite maintenant on communique une fois qu’on est sûr de ça. Il faut savoir qu’une innovation sur deux ne débouche pas. Et donc finalement, il faut au contraire se dire, une innovation sur deux débouche. Et donc c’est quelque chose pour nous qui est clé, et donc accepter cet échec, ça fait partie de notre démarche également.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Alors vous avez pas mal parlé d’acculturation, de culture de l’innovation, de cette culture d’accepter l’échec aussi. Concrètement, comment on met en œuvre quotidiennement cette culture, cette démarche ? Vous avez parlé des équipes, mais il y a aussi les partenaires, il y a aussi les clients. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment se passe cette déclinaison sur ces différents niveaux ?
Benoit Boiron
En effet, c’est un travail d’équipe. On ne peut pas faire de l’innovation seul. ID Logistics n’est pas un spécialiste de l’intelligence artificielle. On n’a pas vocation à investir massivement dans des profils ou dans ces technologies. Donc il faut qu’on soit capable de s’entourer avec des partenaires de confiance qui peuvent être des partenaires historiques, des grandes entreprises avec lesquelles on a l’habitude de travailler. Et d’ailleurs, ces entreprises avec lesquelles on travaille au quotidien doivent être capables de nous… proposer de l’innovation. Dans ce cadre-là, c’est formidable parce qu’on va travailler avec des entreprises de confiance qui vont être capables de scaler rapidement l’innovation sur un site, sur plusieurs sites. Mais si on veut vraiment être disruptif, il faut être capable aussi de travailler avec des startups, c’est parfois des partenariats un peu plus risqués, mais qui peuvent produire des produits qui amènent à un avantage compétitif, donc ça vaut réellement le coup. Et ce risque, il faut être capable de le porter, non seulement en équipe avec le partenaire, avec nos collaborateurs, mais également, et c’est quasiment tout le temps le cas, avec un client, puisqu’on est prestataire logistique, on travaille donc pour un client, donc les tests que l’on va porter peuvent avoir des conséquences sur les opérations du client, et c’est intéressant aussi de partager avec eux ce retour d’expérience. Donc le but du jeu de l’innovation, pour que ça fonctionne, il faut être capable finalement de dynamiser tout cet écosystème, en interne, en externe, donc on le fait avec des challenges, on l’a dit tout à l’heure, mais on le fait également… avec des engagements, c’est-à-dire qu’une fois qu’on a constitué un portefeuille innovation avec des produits innovants, avec des solutions innovantes, il faut être capable de les mettre en œuvre sur le terrain et de les diffuser à grande échelle. Donc ça, ça se fait par le biais d’engagements, engagements qui vont se prendre pour chacun des sites ID Logistics et on va challenger comme ça nos sites, nos régions, nos pays et on est capable d’avoir une visibilité sur la performance innovation de chacune des entités du Groupe pour chacun de nos clients.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Justement sur ce sujet, est-ce que vous avez quelques chiffres à nous donner ?
Benoit Boiron
En 2024, on a mis en œuvre 667 innovations, qui fait à peu près 2,7 innovations par site. Donc on essaye de se challenger d’année en année et d’améliorer ce niveau de performance.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Et pour ce qui est des clients du coup ?
Ludovic Lamaud
C’est clé pour nous de les impliquer dans la démarche. Sans un client, parce qu’on va mettre en place une innovation sur son activité, rien ne se fait. Et quelque part, dire qu’on est innovant, ce n’est pas suffisant, donc il faut le démontrer à nos clients. En fait, aujourd’hui, on mène beaucoup de… projets communs, on leur explique la démarche. Ça veut dire aussi qu’ils doivent accepter l’échec avec nous dans certains cas.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Ça veut dire qu’ils sont ok avec l’idée d’échouer ?
Ludovic Lamaud
Et ils sont ok avec l’idée d’échouer mais, comme le disait Benoît, on explique la démarche en amont au client. Comment est-ce qu’on est structuré autour de l’innovation et finalement, une innovation pourra chasser une autre, un échec pourra être remplacé par un succès. Et donc, finalement, de s’engager dans cette démarche, c’est s’engager dans un chemin d’amélioration court terme, moyen terme et long terme des opérations. Un deuxième point qui est important avec les clients, en fait, on a créé un campus innovation, vous pouvez le qualifier de showroom. Ce n’est pas simplement, il est équipé de démonstrateurs, il est équipé de tests des dernières technologies, etc. Mais ce n’est pas simplement pour tester, c’est surtout pour expliquer quelle est la démarche, comment est-ce que ça fonctionne. On a des clients qui ont même invité leur propre comité de direction, leur propre direction opérationnelle, dans le campus, on en fait un lieu d’échange, de partage autour de l’innovation. Et donc, ça concourt aussi au fait de pouvoir diffuser l’innovation au plus large.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Alors, quand on a préparé l’entretien, vous m’expliquiez qu’un des piliers de la démarche, résidait dans la mise en place de concours, on a parlé de challenge. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur l’édition 2024 ?
Benoit Boiron
Oui, je peux vous en dire un peu plus. Et ces concours, on les adresse essentiellement en interne d’habitude et on essaye de solliciter chaque année différentes facettes de l’entreprise. Donc, ça peut être soit nos opérationnels, soit les fonctions en dites supports, ingénierie, IT. Et l’année passée, on a choisi encore d’aborder une facette différente en sollicitant nos partenaires. C’est vrai qu’on voit souvent des challenges d’innovation avec des appels à projets qui s’adressent de façon très large à un marché. Nous, on a pris le parti de s’adresser à nos partenaires, pour justement travailler avec des gens de confiance capables de multiplier ensuite l’innovation et de la diffuser sur différents sites. Donc on a fait de ce concours un concours international, on l’a baptisé SIX, puisque c’est notre sixième concours innovation, ça veut dire Supplier Innovation Experience. Et au travers de ce concours, on a sollicité 850 partenaires dans 18 pays. Donc, ça a généré, après avoir fait un premier filtre, environ 300 projets. 300 projets intéressants, 300 projets d’avenir qui étaient proposés par des sociétés suffisamment robustes pour nous permettre d’en faire une solution opérationnelle généralisée sur nos sites. Donc, super intéressant.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
On ne dévoilera pas qui est le nom du gagnant, mais on l’a su il y a très peu de temps. En tout cas, à l’heure où on enregistre ce podcast. À l’issue de ce concours, du coup, 300 innovations, c’est énorme. Est-ce que vous avez vu des… tendances principales se dessiner ? Est-ce qu’il y a eu des lignes directrices ? Qu’est-ce que vous en avez retiré au-delà du gagnant finalement ?
Benoit Boiron
La masse finalement de projets reçus nous permet de dégager des tendances dans la supply chain. Alors la masse des projets mais aussi la dimension internationale. Donc ce qu’on a retenu des résultats de SIX, c’est qu’il y a une première tendance forte qui est déjà existante depuis plusieurs années qui est la robotique. Pour moi ce n’était pas une surprise de retrouver cette technologie mais ce qui était surprenant… En effet, oui, on a dégagé des tendances avec ce concours SIX. Trois tendances. La première, c’était la robotique. La robotique, c’est une technologie qu’on attendait, bien sûr. J’étais en revanche surpris de constater qu’on a toujours des nouvelles entreprises qui apparaissent et également des entreprises bien installées sur le marché qui continuent à innover et à proposer des solutions disruptives. Donc ça, c’était la première tendance et peut-être la tendance la plus marquée en 2024. On a également l’émergence de l’intelligence artificielle et notamment du computer vision. Donc le computer vision, c’est la capacité d’un ordinateur à comprendre, à analyser une image, une vidéo. Le nombre d’applications et le nombre de solutions qui intègrent du computer vision pour la supply chain est en train de se multiplier très rapidement, et on voit de plus en plus des cas d’usage nouveaux, plus précis, plus efficaces se dessiner. Donc c’est super intéressant. Et le dernier point également notable, c’est l’apparition des jumeaux numériques. Alors le concept n’est pas nouveau, mais on commence à avoir des solutions abouties, intéressantes, qui commencent à apporter de la valeur, tant sur la partie ergonomie, la sécurité de nos collaborateurs, comme l’efficacité de nos opérations.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
On voit beaucoup de tendances se dessiner, on voit de la création d’un vrai écosystème, il y a l’implication de vos équipes. Est-ce que toute cette démarche que vous avez construite finalement depuis des années et des années s’illustre aujourd’hui comme un véritable avantage compétitif par rapport à vos concurrents et surtout au service de vos clients ?
Ludovic Lamaud
Aujourd’hui, clairement, l’innovation c’est ce qui peut distinguer un prestataire d’un autre. Vous le voyez, c’est nous qui vous parlons, on est en face de vous aujourd’hui. Généralement dans les organisations, l’innovation est rattachée à la direction des opérations. Dans le cas d’ID Logistics, l’innovation m’est rattachée et donc est rattachée au… au commerce et au business development. Ce n’est pas anodin. Ça veut dire que, en fait, l’innovation, on la centre et on l’oriente solution client. Et comme on est au contact des clients, par essence, tous les jours, dans les dossiers qu’on a en cours, dans les dossiers d’appel d’offres, on sent les attentes des clients, on ressent ce dont ils ont besoin et ça nous permet complètement d’orienter nos solutions pour qu’elles soient adaptées à celles des clients. Ensuite, un autre point qui est important, c’est qu’on mesure la satisfaction de nos clients chaque année à travers l’enquête satisfaction client. Une des questions qui est notée pendant cette enquête, c’est l’innovation chez ID Logistics et l’innovation par rapport à la compétition. Et en fait, on voit la progression. Ça, ce n’est pas fait en un jour, évidemment. Ça fait des années qu’on fait ça, mais on voit la progression qu’on peut avoir dans la perception de nos clients sur l’innovation ID Logistics qui progresse d’année en année, on n’a jamais régressé depuis qu’on a lancé la démarche innovation. Et ensuite, dans l’innovation comparativement à nos compétiteurs, la plupart de nos grands clients nous rankent numéro 1 sur la qualité de l’innovation chez ID.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Comparativement avec il y a quelques années en arrière, est-ce que l’innovation est aujourd’hui un argument plus qu’avant ? Est-ce qu’il y a une attente plus forte de la part de vos partenaires, de vos clients sur ce sujet-là ? Est-ce qu’aujourd’hui plus qu’hier ?
Ludovic Lamaud
Alors, je dirais non. Je pense que franchement, les clients ont toujours souhaité de l’innovation parce qu’un client qui construit une nouvelle solution logistique, un nouvel entrepôt, un nouveau design, en fait, c’est pour durer sur les dix prochaines années, même si les visibilités se réduisent aujourd’hui. Mais c’est quelque chose qui doit durer. Donc, c’est quelque chose qui doit marcher dans le temps. Donc, tout le monde a toujours voulu. qu’on puisse porter de l’innovation. Néanmoins, c’est devenu plus robuste parce que quand vous avez une démarche qui est structurée, quand vous êtes capable d’implémenter, d’avoir des thématiques, de démontrer que vous avez installé plus de 600 innovations l’an dernier et que chaque client dans chaque entrepôt en a vu les fruits, quelque part, ça vous donne confiance et ça démultiplie la capacité de mettre en place des nouvelles innovations dans les années à venir parce qu’on a gagné un peu la confiance des clients autour de ce programme.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Merci Benoît. Merci Ludovic.
Benoit Boiron
Merci.
Ludovic Lamaud
Merci Lorraine.
Laurène Matzeu De Vialar (Voxlog)
Ce podcast vous a été présenté par ID Logistics, Groupe international de logistique contractuelle et le média Voxlog.